Incidence de la coqueluche chez les 50 ans et plus en France en 2013–2014 : résultats de l’étude EPICOQSEN - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Les recommandations vaccinales françaises contre la coqueluche ne concernent pas les adultes de 40 ans et plus, hors stratégie du cocooning. En raison de la durée de protection du vaccin acellulaire limitée dans le temps, un déplacement de l’infection vers les tranches d’âge plus élevées, non protégées, est attendu. Il est possible que les 50 ans et plus soient infectés par l’agent de la coqueluche, Bordetella pertussis, et participent à sa circulation persistante. L’objectif de cette étude épidémiologique observationnelle était d’évaluer l’incidence de la coqueluche chez les 50 ans et plus en France dans trois zones de densité de population.
Matériels et méthodes |
Les médecins généralistes volontaires utilisant le logiciel Axisanté® devaient inclure tous les patients de 50 ans et plus consultant spontanément pour une toux persistante depuis 7 à 21jours, et ayant signé un consentement. Un prélèvement nasopharyngé pour recherche de matériel génétique des espèces bactériennes du genre Bordetella par réaction de polymérisation en chaîne (PCR) pouvait être réalisé. Les prélèvements positifs (PCR+) étaient adressés au centre national de référence pour confirmer l’espèce bactérienne. Pour chaque zone, l’incidence brute correspondait au rapport entre le nombre de cas de coqueluche et celui des patients dans les patientèles de 50 ans et plus des médecins participants. Ces incidences étaient ensuite extrapolées à la population française des 50 ans et plus en tenant compte du nombre de médecins participants et de leur durée d’activité dans l’étude.
Résultats |
De juin 2013 à août 2014, 42 médecins ont inclus 129 patients (38 en grandes agglomérations ; 57 en moyennes agglomérations ; 34 en zones rurales) ; 106 prélèvements ont été analysés. Au total, 30 cas de coqueluche ont été diagnostiqués : 10 cas confirmés par PCR, 18 cas purement cliniques, et 2 cas épidémiologiques directs. Le taux d’incidence brut calculé pour 100 000 patients ≥50 ans était de 103,6 (IC 95 % : 69,9–147,9) : 77,1 en grandes agglomérations ; 103,1 en moyennes agglomérations ; 143,9 en zones rurales. Le taux d’incidence extrapolé calculé pour 100 000 habitants ≥50 ans était de 187,1 (IC 95 % : 126,2–267,1) : 131,1 en grandes agglomérations ; 256,1 en moyennes agglomérations ; 242,2 en zones rurales.
Conclusion |
Les taux d’incidence extrapolés ou non montrent que la population des 50 et plus joue un rôle non négligeable dans la circulation de Bordetella pertussis et peut servir de réservoir. Cette population des 50 ans et plus devrait être prise en compte dans les programmes de vaccination de rappel coquelucheuse. Cette vaccination pourrait les protéger d’une infection qui prend parfois, notamment chez les plus âgés, des formes préoccupantes, et contribuer à la protection des nourrissons non vaccinés, en complément de la stratégie de cocooning.
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Vol 47 - N° 4S
P. S1 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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